Vadrouille ardéchoise !
24 juin 2019 : cap au sud, objectif "grotte Chauvet 2".
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Non loin des sources de la Loire l'oeuvre monumentale signalant le lieu du partage des eaux entre le versant atlantique et le versant méditerranéen ne manque pas d’intérêt ; sa forme en pain de sucre n'est pas sans évoquer l'amas caillouteux du Gerbier de Joncs qui pointe à l'horizon. La vasque d'eau claire de son cœur s'alimente des pluies cueillies par les pétales de roche qui s'y accrochent.
Et de là, la nature est malicieuse qui fait couler vers le sud les eaux de la Loire qui rejoindront l'Atlantique quand celles qui descendent vers le nord rejoindront la Méditerranée par l'entremise du Rhône ! |
Les flancs de la montagne semblent avoir été ravagés par un incendie...
Plus la moindre feuille sur les chênes verts ! Et pourtant d'autres essences sont encore vertes et parsèment les étendues dévastées... Le coupable de cette dévastation n'est pas le feu, mais la chenille gourmande du "Bombyx disparate", par milliers ou millions, ou milliards peut-être, les bestioles goulues ont tout rongé le vert. Les arbres dénudés semblent être habitués au paiement de ce tribut aux chenilles bientôt papillons prêts à pondre quelques milliers d’œufs, puisque ils vont reverdir de feuilles toutes neuves d'ici quelques semaines... La nature fait montre de résilience dans la relation consommatrice de l'animal et du végétal. |
La route du sud passe par la montagne ardéchoise, par Mézillac, puis la vallée de la Volane et Entraigues, les terres de Ferrat, des vieilles terrasses et des châtaigniers.
Plus au sud, les gorges de l'Ardèche entaillent les plateaux calcaires en y sculptant des paysages vertigineux, époustouflants au détour de chaque virage, suspendus à la rembarde de ses balcons.
Le travail incessant de l'eau a aussi façonné les entrailles de la terre ; l'Aven d'Orgnac offre une belle promenade au frais dans le dédale des galeries ouvertes à la curiosité du public.
Dans la grande boucle du méandre de la maladrerie la grotte de la Madeleine qui ne se gagne qu'en traversant le labyrinthe de celle de Lescure au-dessus, dévoile les draperies les plus fines parmi toute une variété de concrétions cristallines, fines excentriques, fistuleuses fragiles ou cascades dégoulinantes de calcite opale...
La Grotte Chauvet reste fermée au public pour en protéger le trésor de l'art pariétal qu'elle abrite. C'est donc dans le grand espace de Chauvet 2 que la réplique d'une bonne part de l'originale est accessible. La puissance des technologies actuelles permet cette prouesse de la reproduction à l'identique, sous une gangue de béton, des chef-d’œuvres de nos lointains ancêtres. Les peintures et les dessins ne peuvent que susciter l'émerveillement devant tant de finesse et de richesse dans l'expression... Si le sens en échappe, qu’importe, chacun peut y projeter ses représentations, interprétant à loisir l'intention des auteurs...
Las, l'atmosphère a beau être fraîche, la perception de la copie n'a pas la saveur du réel, et les stratagèmes de la scénographie singeant l'éclairage à la lueur vacillante de la bougie ou des torches n'y font rien, le commentaire tout aussi teinté d'émotions artificielles et nécessairement convenues, tout approfondit le sentiment partagé du faux beau bâti pour faire du fric. La conclusion du commentaire qui pointe l'importance de l'investissement de la Région et des autres financeurs à hauteur de 55 millions d'euros ajoute à ce sentiment quand il est dit que seulement 15 millions ont été consacrés à la réplique de la grotte ; le reste des infrastructures, parc, musée et salles d'exposition, restaurant et boutique, tout noie la science et l'objet culturel dans un produit touristique conçu pour produire son retour sur investissement plus que pour nourrir l'intelligence... Il fallait bien rivaliser avec Lascaux !
Moins glorieux certes, mais le naturel et la qualité humaine de l'accueil sur les autres petites structures valorisant le patrimoine naturel de la région sont bien plus réjouissants, de véritables biens publics !
Plus au sud, les gorges de l'Ardèche entaillent les plateaux calcaires en y sculptant des paysages vertigineux, époustouflants au détour de chaque virage, suspendus à la rembarde de ses balcons.
Le travail incessant de l'eau a aussi façonné les entrailles de la terre ; l'Aven d'Orgnac offre une belle promenade au frais dans le dédale des galeries ouvertes à la curiosité du public.
Dans la grande boucle du méandre de la maladrerie la grotte de la Madeleine qui ne se gagne qu'en traversant le labyrinthe de celle de Lescure au-dessus, dévoile les draperies les plus fines parmi toute une variété de concrétions cristallines, fines excentriques, fistuleuses fragiles ou cascades dégoulinantes de calcite opale...
La Grotte Chauvet reste fermée au public pour en protéger le trésor de l'art pariétal qu'elle abrite. C'est donc dans le grand espace de Chauvet 2 que la réplique d'une bonne part de l'originale est accessible. La puissance des technologies actuelles permet cette prouesse de la reproduction à l'identique, sous une gangue de béton, des chef-d’œuvres de nos lointains ancêtres. Les peintures et les dessins ne peuvent que susciter l'émerveillement devant tant de finesse et de richesse dans l'expression... Si le sens en échappe, qu’importe, chacun peut y projeter ses représentations, interprétant à loisir l'intention des auteurs...
Las, l'atmosphère a beau être fraîche, la perception de la copie n'a pas la saveur du réel, et les stratagèmes de la scénographie singeant l'éclairage à la lueur vacillante de la bougie ou des torches n'y font rien, le commentaire tout aussi teinté d'émotions artificielles et nécessairement convenues, tout approfondit le sentiment partagé du faux beau bâti pour faire du fric. La conclusion du commentaire qui pointe l'importance de l'investissement de la Région et des autres financeurs à hauteur de 55 millions d'euros ajoute à ce sentiment quand il est dit que seulement 15 millions ont été consacrés à la réplique de la grotte ; le reste des infrastructures, parc, musée et salles d'exposition, restaurant et boutique, tout noie la science et l'objet culturel dans un produit touristique conçu pour produire son retour sur investissement plus que pour nourrir l'intelligence... Il fallait bien rivaliser avec Lascaux !
Moins glorieux certes, mais le naturel et la qualité humaine de l'accueil sur les autres petites structures valorisant le patrimoine naturel de la région sont bien plus réjouissants, de véritables biens publics !
Le retour en bourbonnais passe par La Chaise Dieu pour une halte à la pâtisserie du "Moine Gourmand"... et pour goûter quelques beaux éléments architecturaux de la basilique, les stalles remarquables et la fresque de "la danse macabre" qui ne l'est pas moins.