Vadrouille en Jura
Le musée de l'Aventure Peugeot, outre la plongée dans l'univers d'une saga familiale prestigieuse, permet surtout de croiser les produits de l'ingéniosité humaine et du travail méticuleux des ouvriers. De la couronne dentaire à l'outillage de tous les métiers, en passant par tout ce qui peut rouler avec ou sans moteurs, sans compter la machine à laver et tout ce qui peut équiper la cuisine, la visite prend un air d'encyclopédie...
Le "Saut du Doubs" |
La rivière qui prend sa source près de Mouthe, file vers le nord et fait frontière avec la Suisse sur plusieurs dizaines de kilomètres. Dans un rétrécissement de sa vallée, un gigantesque éboulis a verrouillé son cours et formé un long lac de barrage. Sa découverte dans la promenade en bateau fait passer du calme de ses méandres à ;la profondeur plus sombre de ses bassins entre les hautes falaises de ses flancs. Puis ce sera le beau vacarme du saut précipitant les eaux de la rivière 27 mètres en contrebas. Selon les caprices du temps le niveau du lac va descendre de 10 ou 15 mètres ou grimper de trois ou quatre à l'assaut de ses berges...
|
A la source du Doubs |
La résurgence des eaux libérées du plateau calcaire dans lequel elles avaient fait leur chemin au fil des galeries et lacs souterrains bruisse au fond de la petite reculée. Dans la falaise un ouvertures sèche témoigne de l'ampleur du réseau souterrain qui vient au jour à cet endroit.
|
C'est sur les hauteurs de Mouthe, Chez Liadet, à l'entrée des alpages que la roulotte s'est posée. Et, pour partir à la découverte de l'art jurassien très particulier des boîtes à musique, il a fallu basculer sur le versant suisse en direction de Vallorbe.
C'est là, après avoir quitté les rives calmes du lac de Joux que la découverte surprise du Fort de Pré-Giroud fait toucher au système de défense de la Confédération Helvétique ...
C'est là, après avoir quitté les rives calmes du lac de Joux que la découverte surprise du Fort de Pré-Giroud fait toucher au système de défense de la Confédération Helvétique ...
Le CIMA, à la découverte de la musique mécanique...
|
|
Les goupilleuses.
Il existe des lieux où la magie des gestes émane des choses qui survivent aux mains et à la pensée qui les animaient.
Le CIMA de Sainte-Croix est de ceux-là. Centre international de la mécanique d’art, le lieu installé rue de l’industrie est emblématique d’un Jura suisse ou la mécanique de précision est inscrite dans l'ADN des femmes et des hommes depuis des siècles.
Sainte Croix est la capitale mondiale de la boîte à musique. Le CIMA installé dans les murs d’une ancienne fabrique, embarque les visiteurs dans une traversée de trois siècles d’art dans la fabrication de la boîte à musique. Cylindre, peigne, goupilles… et poulies et courroies, soufflets et tuyères, sont là ; il suffit parfois de fermer les yeux pour retrouver ouvrières goupilleuses, arrangeurs et accordeurs, ébénistes et marqueteurs en entendant les mélodies qui s’évadent des boîtiers vernis.
Des petits cylindres ne comptaient que 700 trous pour accueillir 700 goupilles, petits fragments de 3 millimètres de corde à piano de 3 dixièmes de millimètre de diamètre, poussés du bout des doigts de fée des "goupilleuses"… et elles en poussaient 600 à l’heure ! Alors il devient difficile de se représenter la tâche dantesque de la réalisation d’un gros cylindre qui va compter plus de 20 000 goupilles pour arranger une partition d’autant de notes.
Le travail qui transpire des vitrines est bien celui des hommes de génie pour qui les machines sont autant d’œuvres d’art premières qui préfigurent celles que leur usage fécond va produire.
Évoquer le tarif horaire de celles et ceux des mains de qui sortait l’objet à quelque-chose d’indécent dès lors qu’on le rapporte au prix du pain. 56 heures par semaine de 6 jours sans congés payés… par la Suisse sera en retard sur la France pour ne les accorder qu’en 1948, 12 ans après notre Front Populaire.
L’histoire des travailleurs de la mécanique de précision des boîtes à musique se termine au beau milieu du 20ème siècle dans un processus de désindustrialisation lié au développement de la mondialisation. Le Japon avait acheté des boîtes à musique… et en fit illico de pâles copies à bas prix en industrialisant une production bas de gamme. Finie l’histoire des boîtes à musique, à Sainte-Croix elles gardent leur cœur au chaud dans les murs du CIMA…
L’aventure continue avec la production aussi confidentielle que ses produits de grand luxe sont onéreux sous la marque REUGE, de purs chef-d’œuvre, de la très haute couture de mécanique de précision artisanale ! ... mais aussi des chefs-d’œuvres dont le prix donne le vertige au citoyen ordinaire qui ne se les offrira jamais qu'avec les yeux.
Le CIMA de Sainte-Croix est de ceux-là. Centre international de la mécanique d’art, le lieu installé rue de l’industrie est emblématique d’un Jura suisse ou la mécanique de précision est inscrite dans l'ADN des femmes et des hommes depuis des siècles.
Sainte Croix est la capitale mondiale de la boîte à musique. Le CIMA installé dans les murs d’une ancienne fabrique, embarque les visiteurs dans une traversée de trois siècles d’art dans la fabrication de la boîte à musique. Cylindre, peigne, goupilles… et poulies et courroies, soufflets et tuyères, sont là ; il suffit parfois de fermer les yeux pour retrouver ouvrières goupilleuses, arrangeurs et accordeurs, ébénistes et marqueteurs en entendant les mélodies qui s’évadent des boîtiers vernis.
Des petits cylindres ne comptaient que 700 trous pour accueillir 700 goupilles, petits fragments de 3 millimètres de corde à piano de 3 dixièmes de millimètre de diamètre, poussés du bout des doigts de fée des "goupilleuses"… et elles en poussaient 600 à l’heure ! Alors il devient difficile de se représenter la tâche dantesque de la réalisation d’un gros cylindre qui va compter plus de 20 000 goupilles pour arranger une partition d’autant de notes.
Le travail qui transpire des vitrines est bien celui des hommes de génie pour qui les machines sont autant d’œuvres d’art premières qui préfigurent celles que leur usage fécond va produire.
Évoquer le tarif horaire de celles et ceux des mains de qui sortait l’objet à quelque-chose d’indécent dès lors qu’on le rapporte au prix du pain. 56 heures par semaine de 6 jours sans congés payés… par la Suisse sera en retard sur la France pour ne les accorder qu’en 1948, 12 ans après notre Front Populaire.
L’histoire des travailleurs de la mécanique de précision des boîtes à musique se termine au beau milieu du 20ème siècle dans un processus de désindustrialisation lié au développement de la mondialisation. Le Japon avait acheté des boîtes à musique… et en fit illico de pâles copies à bas prix en industrialisant une production bas de gamme. Finie l’histoire des boîtes à musique, à Sainte-Croix elles gardent leur cœur au chaud dans les murs du CIMA…
L’aventure continue avec la production aussi confidentielle que ses produits de grand luxe sont onéreux sous la marque REUGE, de purs chef-d’œuvre, de la très haute couture de mécanique de précision artisanale ! ... mais aussi des chefs-d’œuvres dont le prix donne le vertige au citoyen ordinaire qui ne se les offrira jamais qu'avec les yeux.
... mais
|
Dans un passage jadis en galerie souterraine, c'est sous le dédale des énormes morceaux d'une montagne écroulée dans sa gorge que l'Ain se "perd" un moment sous le chaos rocheux avant de repartir sitôt après avoir alimenté une petite centrale électrique dont les bâtiments antiques menacent ruine.
|
De vestiges en vertige...
|
Y mettre son grain de sel...
|
|
Au pays de l'or blanc, jusqu'à 6500 chevaux s'occupaient à charrier tout le nécessaire des Salines. Forteresse à l'intérieur même des murs de la ville, les salines ne s'ouvraient que d'une seule porte sur l'extérieur où entrants et surtout sortants étaient méticuleusement contrôlés !
La grande galerie, véritable cathédrale souterraine, portait l'usine au dessus de ses voûtes et protégeait la précieuse saumure sortie des profondeurs. Après que le bois fut abandonné au profit du charbon pour chauffer les grandes poêles d'évaporation c'est dans ce grand souterrain que furent amassés sur plusieurs mètres d'épaisseur le mâchefer et les cendres qui ne pouvaient plus être répandus comme les cendres de bois dans les exploitations agricoles de la vallée.
Le formidable patrimoine industriel que constituent les Grandes Salines a été sauvegardé en devenant bien public de la ville ; mais elles ne sont pas encore inscrite au catalogue du patrimoine mondial de l'UNESCO où elles rejoindraient les Salines d'Arc et Senans, cadettes de plus prestigieuse architecture auxquelles les Salines de Salins fournissaient la saumure acheminée par des tuyaux de bois courant au fond du lit de la Furieuse... Concurrence oblige, Salins n'expédiait à Arc et Senans qu'une saumure de faible concentration, se réservant la meilleure !
La grande galerie, véritable cathédrale souterraine, portait l'usine au dessus de ses voûtes et protégeait la précieuse saumure sortie des profondeurs. Après que le bois fut abandonné au profit du charbon pour chauffer les grandes poêles d'évaporation c'est dans ce grand souterrain que furent amassés sur plusieurs mètres d'épaisseur le mâchefer et les cendres qui ne pouvaient plus être répandus comme les cendres de bois dans les exploitations agricoles de la vallée.
Le formidable patrimoine industriel que constituent les Grandes Salines a été sauvegardé en devenant bien public de la ville ; mais elles ne sont pas encore inscrite au catalogue du patrimoine mondial de l'UNESCO où elles rejoindraient les Salines d'Arc et Senans, cadettes de plus prestigieuse architecture auxquelles les Salines de Salins fournissaient la saumure acheminée par des tuyaux de bois courant au fond du lit de la Furieuse... Concurrence oblige, Salins n'expédiait à Arc et Senans qu'une saumure de faible concentration, se réservant la meilleure !
A la source du Lison
La vasque opaline déverse tranquillement son surplus dans la rigole en cascades qui voit naître le Lison. Le cheminement qui conduit le visiteur jusqu'à portée des bouches de la terre qui rend à l'air l'eau du plateau ne manque pas de charme jusqu'à franchir l'obscurité d'un étroit corridor qui débouche en surplomb de la résurgence.
A deux pas au dessus de la résurgence qui s'ouvrait dans la falaise, l'accès au creux Billard est aussi spectaculaire. Cet élément monumental de la source du Lison ouvre un gouffre de plus de 80 mètres de profondeur à l'aplomb des circulations souterraines du Lison. Les falaises abruptes enserrent un espace de verdure fraîche et ombragée. Les ouvertures de grottes dans les murs de calcaire ouvrent des fenêtres sombres et sèches sur les entrailles d'une montagne de gruyère...
A deux pas au dessus de la résurgence qui s'ouvrait dans la falaise, l'accès au creux Billard est aussi spectaculaire. Cet élément monumental de la source du Lison ouvre un gouffre de plus de 80 mètres de profondeur à l'aplomb des circulations souterraines du Lison. Les falaises abruptes enserrent un espace de verdure fraîche et ombragée. Les ouvertures de grottes dans les murs de calcaire ouvrent des fenêtres sombres et sèches sur les entrailles d'une montagne de gruyère...
Brrr ! Jura froidL'Espace des Mondes Polaire de Prémanon |
Sur les hauteurs des monts du Jura, terre de Paul Emile Victor, Prémanon offre un espace muséal aussi curieux que réjouissant, tant dans ses contenus scientifiques que dans l'esthétique de sa présentation. De la mémoire de Paul Emile Victor aux efforts de son fils, l'EMP invite au silence des grands espaces glacés et satisfait la curiosité de toutes les dimensions naturelles de ces espaces, des minéraux, des animaux, et des humains qui les habitent tout comme des dangers qui les menacent. Une visite à ne pas rater !
Du Saut Girard à l’Eventail, les eaux du Hérisson héritent d'une multitude de filets affluents sortis des hautes falaises ou frémissant dans les mousses...
Parfois chutes brutales de mètres par dizaines et souvent plus tranquilles, les cascades se succèdent tout au long du chemin. Le printemps et ses feuillages tout neufs ajoutent à la magie des lieux. A la fois libre et prisonnier, le randonneur est absorbé par la nature, secoué dans les rapides, bercé dans les calmes transparents, invité à chantonner le refrain des filets d'eau qui bruissent dans les cailloux et les mousses, précipité dans les chutes plus grandes quand on ne voit pas le fond du bord du précipice...
Ajouté à la beauté des lieux, l'exercice d'un aller-retour de sept kilomètres environ affichant plus de 250 m de dénivelé, aussi rude à la descente qu'à la montée, est particulièrement tonifiant !
Surtout n'allez pas dire que l'eau est paresseuse, qui se satisfait de la descente... C'est elle qui a creusé sont lit au fil des millénaires, et qui le sculpte encore pour notre plus grand plaisir.
Parfois chutes brutales de mètres par dizaines et souvent plus tranquilles, les cascades se succèdent tout au long du chemin. Le printemps et ses feuillages tout neufs ajoutent à la magie des lieux. A la fois libre et prisonnier, le randonneur est absorbé par la nature, secoué dans les rapides, bercé dans les calmes transparents, invité à chantonner le refrain des filets d'eau qui bruissent dans les cailloux et les mousses, précipité dans les chutes plus grandes quand on ne voit pas le fond du bord du précipice...
Ajouté à la beauté des lieux, l'exercice d'un aller-retour de sept kilomètres environ affichant plus de 250 m de dénivelé, aussi rude à la descente qu'à la montée, est particulièrement tonifiant !
Surtout n'allez pas dire que l'eau est paresseuse, qui se satisfait de la descente... C'est elle qui a creusé sont lit au fil des millénaires, et qui le sculpte encore pour notre plus grand plaisir.