Au royaume des aveugles
Limites
Les nouvelles technologies bousculent toutefois nos habitudes : « La réactivité est le moteur de cette économie qui vit de la publicité. Faire rire, choquer, émouvoir, tout est fait pour multiplier les connexions avec la complicité de tous. Likes, retweets, ce devoir de réciprocité nourrit cette inflation de stimuli cognitifs. Et pendant ce temps, on ne fait pas autre chose, on ne pense pas à autre chose… Les réseaux sociaux n’ont pas été conçus pour les débats publics, mais pour les échanges entre “amis”, fussent-ils superficiels. Captifs des écrans, on adopte un même rythme effréné d’attention collective à un flot grandissant et ininterrompu d’informations impossibles à hiérarchiser, faute de recul. »
Les nouvelles technologies bousculent toutefois nos habitudes : « La réactivité est le moteur de cette économie qui vit de la publicité. Faire rire, choquer, émouvoir, tout est fait pour multiplier les connexions avec la complicité de tous. Likes, retweets, ce devoir de réciprocité nourrit cette inflation de stimuli cognitifs. Et pendant ce temps, on ne fait pas autre chose, on ne pense pas à autre chose… Les réseaux sociaux n’ont pas été conçus pour les débats publics, mais pour les échanges entre “amis”, fussent-ils superficiels. Captifs des écrans, on adopte un même rythme effréné d’attention collective à un flot grandissant et ininterrompu d’informations impossibles à hiérarchiser, faute de recul. »
"Des traces numériques ne font pas une identité"
C'est sous ce titre que Jérôme Pilleyre publie un article très intéressant dans l'édition du 23 juin du journal La Montagne.
Il illustre une réalité numérique et en particulier un usage des réseaux sociaux dont j'avais depuis longtemps analysé et dénoncé les effets délétères. Des espaces dits "de communications" interpersonnelles se révèlent surtout être ce qu'il étaient sensés être du côté du fournisseur, une pompe à fric phénoménale dont tous les clients shadocks sont esclaves consentants... et fiers de l'être !
Du côté des utilisateurs ces systèmes flattent l'illusion de toute puissance que donne l'outil à quelqu'un qui n'en maîtrise pas la première virgule, suppléé dans son ignorance par l'intelligence dite artificielle embarquée dans la machine. Dans cet univers chacun s'imagine prenant la parole en direction des autres... Mais quels autres ? ... une nébuleuse assez indistincte d'"amis" vrtuels qui vont fréquenter la "page" et donner l'illusion d'une formation d'intérêts communautaires...
En tout état de cause nous sommes dans ce cas de figure bien loin d'un processus de communication qui suppose que soient identifiées au moins deux des trois personnes de l'univers social : JE, TU et IL ou ELLE...
Dans les réseaux sociaux la seule personne reste le "JE", ce qui convient fort bien à la culture de l'individualisme et qui en conforte tous les travers dévastateurs. Sans confrontation directe avec l'idée ou l'appréciation des autres JE est omnipotent, omniscient, et ne peut susciter que des retours de contemplateurs ou des contestations tout aussi étanches. Ce n'est en aucun cas le lieu d'un débat, mais plutôt celui d'affrontements dont la violence ne fait que croître ou d'assentiments déclencheurs du même processus.
Le débat d'idées, l'enfgagement politique, syndical ou associatif, supposent d'autres situations de communication que le face-à-face d'Egos et d'écrans avec clavier interposé. Le terme d'écran se justifie d'autant plus dans ces circonstance qu'il constitue effectivement la protection d'un individu qui, plutôt que de se frotter au réel, s'en construit l'image avantageuse.
Un exemple du même accabit : la photographie réussie est devenue l'enfance de l'art avec les téléphones devenus "photophones" (inutile de connaître les rudiments du cadrage, de l'exposition ou du choix d'une focale pour saisir une image dont il faudrait attendre la fin de la gestation pour en apprécier la réussite et qui passerait d'albums en générations...). Là encore les concepts de l'attente ou de l'espérance sont balayés par les exigences d'immédiateté et d'accaparement d'un réel dont les traces fugaces seront si vite oubliées qu'elles étaient urgente à saisir,
C'est sous ce titre que Jérôme Pilleyre publie un article très intéressant dans l'édition du 23 juin du journal La Montagne.
Il illustre une réalité numérique et en particulier un usage des réseaux sociaux dont j'avais depuis longtemps analysé et dénoncé les effets délétères. Des espaces dits "de communications" interpersonnelles se révèlent surtout être ce qu'il étaient sensés être du côté du fournisseur, une pompe à fric phénoménale dont tous les clients shadocks sont esclaves consentants... et fiers de l'être !
Du côté des utilisateurs ces systèmes flattent l'illusion de toute puissance que donne l'outil à quelqu'un qui n'en maîtrise pas la première virgule, suppléé dans son ignorance par l'intelligence dite artificielle embarquée dans la machine. Dans cet univers chacun s'imagine prenant la parole en direction des autres... Mais quels autres ? ... une nébuleuse assez indistincte d'"amis" vrtuels qui vont fréquenter la "page" et donner l'illusion d'une formation d'intérêts communautaires...
En tout état de cause nous sommes dans ce cas de figure bien loin d'un processus de communication qui suppose que soient identifiées au moins deux des trois personnes de l'univers social : JE, TU et IL ou ELLE...
Dans les réseaux sociaux la seule personne reste le "JE", ce qui convient fort bien à la culture de l'individualisme et qui en conforte tous les travers dévastateurs. Sans confrontation directe avec l'idée ou l'appréciation des autres JE est omnipotent, omniscient, et ne peut susciter que des retours de contemplateurs ou des contestations tout aussi étanches. Ce n'est en aucun cas le lieu d'un débat, mais plutôt celui d'affrontements dont la violence ne fait que croître ou d'assentiments déclencheurs du même processus.
Le débat d'idées, l'enfgagement politique, syndical ou associatif, supposent d'autres situations de communication que le face-à-face d'Egos et d'écrans avec clavier interposé. Le terme d'écran se justifie d'autant plus dans ces circonstance qu'il constitue effectivement la protection d'un individu qui, plutôt que de se frotter au réel, s'en construit l'image avantageuse.
Un exemple du même accabit : la photographie réussie est devenue l'enfance de l'art avec les téléphones devenus "photophones" (inutile de connaître les rudiments du cadrage, de l'exposition ou du choix d'une focale pour saisir une image dont il faudrait attendre la fin de la gestation pour en apprécier la réussite et qui passerait d'albums en générations...). Là encore les concepts de l'attente ou de l'espérance sont balayés par les exigences d'immédiateté et d'accaparement d'un réel dont les traces fugaces seront si vite oubliées qu'elles étaient urgente à saisir,