L'ARE MOR ICA
Huit belles journées de septembre, avec un peu plus de 1600 kilomètres au compteur, la roulotte a pris le temps de s'égarer entre les talus des petites routes du Finistère sud...
Aven, Glazig, pays Bigouden et cap Sizun offrent le spectacle toujours renouvelé du mariage de la terre et de la mer qui fait l'Armorique.
Les bestioles de l'eau
Du côté de la Pointe de Mousterlin les crevettes, petits bouquets, se sont prises dans les mailles des filets qui les traquaient sous les laminaires ou au bord des roches dans le peu d'eau qui reste à basse mer.
Un régal !
Tout à côté, la grande lagune de la Mer Blanche débordante à la haute mer des grandes marées offrait ses fonds regorgeant de coques et de quelques palourdes. Les pêcheurs grattent, et grattent encore pour une pêche qu'il faut ensuite faire dégorger longtemps du sable fin ou de la vase dans plusieurs bains d'eau claire... avant de passer en cuisine !
Un régal !
La terre en résistance
Les falaises vives de Pen Horz gardent les stigmates des dernières tempêtes qui ont rongé la côte que les enrochement protègent tels de grands pansements. Le four à goémon est en grande partie tombé à la mer ; et avec lui l'histoire des hommes et de la mer d'antan. Mais la mer rend aussi parfois les traces de ceux qu'elle a ravi un jour. Tout près d'ici la tempête a libéré de leur gangue de sédiments quelques restes des naufragés de plus de deux siècles passés !
Les bestioles de l'air
Les oiseaux se pressent à la frontière de l'eau, du flux et du reflux qui libère leur petite pitance. Les palmipèdes se laissent bercer par la vague, avancent et reculent à son gré tout en picorant leur menu. Les plus petits donnent l'impression d'avoir peur de l'eau, et s'envolent ou s'ébrouent vite en marche arrière dès que l'écume vient leur mouiller les pattes.
Les plus grands qui s'envolent, portés par le vent, n'ont de cesse de dessiner dans le ciel de belles arabesques ponctuées de leurs cris égrillards.
Entre terre et mer
Le port est calme. Tout au plus on s'affaire autour de deux ou trois gros qui vont partir traquer le thon à la ligne pour une quinzaine de jours. Les matelots embarquent avec leurs affaires ; les vingt tonnes de glaces qui feront l'édredon glacé des prises s'engouffrent à fond de cale. Le boucher ou le boulanger livrent le nécessaire pour les cuisines du bord. Les plus petits partis pour la journée ne vont pas tarder à marquer l'horizon d'une petite tache sombre. Le premier franchit la passe et vient livrer le fruit de sa pêche au quai à deux pas de la criée. Le signal est donné ; le ballet des bateaux s'anime et les grappes qui s'approchent font tous le même pas de danse à l'entrée du bassin. Virage, accostage et livraison de la cargaison déjà préparée, bien triée à bord. Les caisses vides sont embarquées pour demain. Éternel recommencement pour ceux qui subsistent dans un monde de la pêche aussi bien sinistré que celui de l'agriculture ou de l'industrie.
Entre ciel et terre
L'accueil est chaleureux et la table fameuse entre demoiselles langoustines et belle lotte, cidre à la clé !
Les chemins creux bordés des talus conduisent parfois sur la lande, dans les marais ou les bruyères. Et le regard tombe des hautes pierres dans les remous de la pointe du Van, le plus bel observatoire de la Pointe du Raz et de Sein, tout juste dessinée au large de la mer d'Iroise, de ses courants et de ses cailloux.
En mer
A la nuit tombée il faut compter les éclats et égrener les secondes pour mettre un nom sur les feux du large, Eckmühl, La Vieille, l'Ar Men, le Petit Minou ou Saint Mathieu, Tevennec ou Penfret. Et on se prend à rêver... Comment diable ont-ils fait pour aller bâtir ces grandes tours sur les petits cailloux du large battus par les vents et les vagues ?
A terre.
Au confluent des rivières, Quimper offre le labyrinthe du dédale des petites rues de sa vieille ville, ses façades de colombages colorées et le fantôme des activités du port dont les quais ne voient aujourd'hui s'entasser que voitures et voitures des parkings à parcmètres.
Et au-delà
Partout, au détour des chemins comme au cœur des villages, les pierres tourmentées des églises, des chapelles et des calvaires signent la religiosité d'ici ; un peu fanée parfois, mais encore bien vive.
Ce petit bout de Cornouailles est un régal pour les papilles comme pour les pupilles, un petit bout de France à visiter sans modération !
Aven, Glazig, pays Bigouden et cap Sizun offrent le spectacle toujours renouvelé du mariage de la terre et de la mer qui fait l'Armorique.
Les bestioles de l'eau
Du côté de la Pointe de Mousterlin les crevettes, petits bouquets, se sont prises dans les mailles des filets qui les traquaient sous les laminaires ou au bord des roches dans le peu d'eau qui reste à basse mer.
Un régal !
Tout à côté, la grande lagune de la Mer Blanche débordante à la haute mer des grandes marées offrait ses fonds regorgeant de coques et de quelques palourdes. Les pêcheurs grattent, et grattent encore pour une pêche qu'il faut ensuite faire dégorger longtemps du sable fin ou de la vase dans plusieurs bains d'eau claire... avant de passer en cuisine !
Un régal !
La terre en résistance
Les falaises vives de Pen Horz gardent les stigmates des dernières tempêtes qui ont rongé la côte que les enrochement protègent tels de grands pansements. Le four à goémon est en grande partie tombé à la mer ; et avec lui l'histoire des hommes et de la mer d'antan. Mais la mer rend aussi parfois les traces de ceux qu'elle a ravi un jour. Tout près d'ici la tempête a libéré de leur gangue de sédiments quelques restes des naufragés de plus de deux siècles passés !
Les bestioles de l'air
Les oiseaux se pressent à la frontière de l'eau, du flux et du reflux qui libère leur petite pitance. Les palmipèdes se laissent bercer par la vague, avancent et reculent à son gré tout en picorant leur menu. Les plus petits donnent l'impression d'avoir peur de l'eau, et s'envolent ou s'ébrouent vite en marche arrière dès que l'écume vient leur mouiller les pattes.
Les plus grands qui s'envolent, portés par le vent, n'ont de cesse de dessiner dans le ciel de belles arabesques ponctuées de leurs cris égrillards.
Entre terre et mer
Le port est calme. Tout au plus on s'affaire autour de deux ou trois gros qui vont partir traquer le thon à la ligne pour une quinzaine de jours. Les matelots embarquent avec leurs affaires ; les vingt tonnes de glaces qui feront l'édredon glacé des prises s'engouffrent à fond de cale. Le boucher ou le boulanger livrent le nécessaire pour les cuisines du bord. Les plus petits partis pour la journée ne vont pas tarder à marquer l'horizon d'une petite tache sombre. Le premier franchit la passe et vient livrer le fruit de sa pêche au quai à deux pas de la criée. Le signal est donné ; le ballet des bateaux s'anime et les grappes qui s'approchent font tous le même pas de danse à l'entrée du bassin. Virage, accostage et livraison de la cargaison déjà préparée, bien triée à bord. Les caisses vides sont embarquées pour demain. Éternel recommencement pour ceux qui subsistent dans un monde de la pêche aussi bien sinistré que celui de l'agriculture ou de l'industrie.
Entre ciel et terre
L'accueil est chaleureux et la table fameuse entre demoiselles langoustines et belle lotte, cidre à la clé !
Les chemins creux bordés des talus conduisent parfois sur la lande, dans les marais ou les bruyères. Et le regard tombe des hautes pierres dans les remous de la pointe du Van, le plus bel observatoire de la Pointe du Raz et de Sein, tout juste dessinée au large de la mer d'Iroise, de ses courants et de ses cailloux.
En mer
A la nuit tombée il faut compter les éclats et égrener les secondes pour mettre un nom sur les feux du large, Eckmühl, La Vieille, l'Ar Men, le Petit Minou ou Saint Mathieu, Tevennec ou Penfret. Et on se prend à rêver... Comment diable ont-ils fait pour aller bâtir ces grandes tours sur les petits cailloux du large battus par les vents et les vagues ?
A terre.
Au confluent des rivières, Quimper offre le labyrinthe du dédale des petites rues de sa vieille ville, ses façades de colombages colorées et le fantôme des activités du port dont les quais ne voient aujourd'hui s'entasser que voitures et voitures des parkings à parcmètres.
Et au-delà
Partout, au détour des chemins comme au cœur des villages, les pierres tourmentées des églises, des chapelles et des calvaires signent la religiosité d'ici ; un peu fanée parfois, mais encore bien vive.
Ce petit bout de Cornouailles est un régal pour les papilles comme pour les pupilles, un petit bout de France à visiter sans modération !