Fin septembre le soleil se fait plus rare, quelques minutes levé plus tard et aussi couché plus tôt...
La vadrouille d'automne 2015 suit la côte de la péninsule au plus à l'ouest, de Plouescat à Mousterlin et Fouesnant en passant par le pays des abers, Aber Wrac'h et Aber Benoit, par Portsall et Landunvez, Lanildut et la Pointe Saint Mathieu, Brest, la Péninsule de Crozon, l'île du Renard, la pointe des Espagnols et Camaret... Morgat et l'anse de Dinan, Quimper, Pont l'Abbé et Mousterlin.
Chaque soir la roulotte se posait le nez dans les embruns pour dormir bercé au tumulte des vagues.
Tout ce que la Bretagne fait de bon est passé par les pieds, les mains, la narine et le palais.
La pause de Saint Eden est riche de ballades sur les sentiers côtiers avec le spectacle sans cesse renouvelé des chaos rocheux et de l'écume qui les ourle. Les crevettes sont aussi au rendez-vous à marée basse dans les flaques prisonnières des rochers. Au pays des légendes, les contrastes sont grands entre les immensités plates des sables de la baie du Kernic et les amas rocheux voisins. Et parfois c'est le gros caillou que les hommes ont dressé il y a bien cinq millénaires qui interpelle le visiteur de la "ceinture dorée" avec les champs de choux fleurs, d'artichauts ou de courgettes au pied du grand Cam Louis.
Les viviers des abers sont aussi de véritables cavernes d'Ali Baba avec les huitres et les moules, et les gros tourteaux au parfum si délicat... mais aussi l'artichaut dont Coluche faisait le plat emblématique du pauvre qui en a plus dans l'assiette après qu'avant manger !
Aber Wrac'h et aber Benoit offrent de bien beaux paysages au détour des sentiers tantôt de mer et tantôt de terre. La nuit tombée c'est le ballet incessant des grands rais lumineux des phares et des éclats es balises ; l'ombre est peuplée des lumières qui parlent aux marins. Le géant de l'île Vierge passe par dessus les premiers reliefs et porte loin, très loin au large en mer comme à terre.
L'abord est inhospitalier, la roche traîtresse couverte par la marée découvre ses arètes avec le reflux et les courants furieux les éclaboussent de grandes gerbes blanches.
Catastrophe d'hier parmi d'autres, le naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978, a laissé des traces ! et son ancre aux ailes cassées repose piteusement ses 20 tonnes d'acier sur le quai de Portsall.
La pause de Lanildut fait découvrir la pêche miraculeuse des algues que les petits bateaux ramènent au port chargés jusqu'au ciel. Ce sont là les restes de la grande histoire des goémoniers d'antan, du temps d'avant les engrais chimiques... De la mer à la cale, du grappin à la remorque et c'est parti pour la grande aventure de la chimie qui finira dans l'assiette, la trousse de maquillage, ou ailleurs... Le granit fait aussi la solidité de la pointe et c'est des carrières toutes proches de l'aber Ildut qu'est sorti le soubassement de l'obélisque de la Concorde.
A la Pointe Saint Mathieu l'histoire laisse entrer le présent du phare et du sémaphore dans les ruines de l'abbaye dont les murs sont ouvert jusqu'au ciel. Au loin Molène et Ouessant se détachent sur l'horizon gris et les petits bateaux pêcheurs sont chahutés par les vagues, le vent et les courants à fleur des rochers. Quant au Cénotaphe, sépulture de la mémoire des marins disparus morts pour la France, sa traversée est une épreuve pour les yeux et pour l'esprit ; et au terme de la visite, si les yeux retrouvent la lumière de l'horizon, tous les portraits des disparus ressortent de l'ombre, portés dans les éclats de lumière dans les reflets des vagues.
Presqu'île dans la presqu'île, Crozon ferme la mer tranquille de la rade de Brest. Passée l'Île Longue consacrée à la gente militaire, la roulotte se niche sous les grands arbres de l'Ile du Renard, là où Il suffit d'attendre que la marée découvre les rochers et les vasières pour partir à la cueillette des huitres géantes qui s'accrochent aux rochers, certainement échappées des parcs de Penn Ar Bed tout proches dans la baie.
La pointe des Espagnols est partagée entre vestiges militaires d'hier et d'avant-hier et symptômes de l'activité soldatesque d'aujourd'hui. Il faut se réfugier dans le port de Camaret pour se retrouver bien civil entre chapelle et carcasses en ruines de vieilles embarcations.
Pas de coques à la Mer Blanche : pêche interdite ! Dommage pour la promenade au fond de la lagune découverte à marée basse et aussi pour le délicieux accompagnement des tagliatelles que les petits coquillages assurent avec un rasade de bonne crème.
La compensation est dans les rochers de Mousterlin avec le gros coefficient de la grande marée les crevettes sont au rendez-vous et l'eau bien chaude : régal assuré ! ... avec les moules plus communes, mais non moins succulentes !
Ici ou là, l'eau et le vent scultent le sable ou la roche, dessinant des formes improbables, toutes aussi belles que les arabesques des oiseaux de mer dont le ballet ponctue le mouvement des marées.
Belle Bretagne, une fin de terre qui chérit la mer.
La vadrouille d'automne 2015 suit la côte de la péninsule au plus à l'ouest, de Plouescat à Mousterlin et Fouesnant en passant par le pays des abers, Aber Wrac'h et Aber Benoit, par Portsall et Landunvez, Lanildut et la Pointe Saint Mathieu, Brest, la Péninsule de Crozon, l'île du Renard, la pointe des Espagnols et Camaret... Morgat et l'anse de Dinan, Quimper, Pont l'Abbé et Mousterlin.
Chaque soir la roulotte se posait le nez dans les embruns pour dormir bercé au tumulte des vagues.
Tout ce que la Bretagne fait de bon est passé par les pieds, les mains, la narine et le palais.
La pause de Saint Eden est riche de ballades sur les sentiers côtiers avec le spectacle sans cesse renouvelé des chaos rocheux et de l'écume qui les ourle. Les crevettes sont aussi au rendez-vous à marée basse dans les flaques prisonnières des rochers. Au pays des légendes, les contrastes sont grands entre les immensités plates des sables de la baie du Kernic et les amas rocheux voisins. Et parfois c'est le gros caillou que les hommes ont dressé il y a bien cinq millénaires qui interpelle le visiteur de la "ceinture dorée" avec les champs de choux fleurs, d'artichauts ou de courgettes au pied du grand Cam Louis.
Les viviers des abers sont aussi de véritables cavernes d'Ali Baba avec les huitres et les moules, et les gros tourteaux au parfum si délicat... mais aussi l'artichaut dont Coluche faisait le plat emblématique du pauvre qui en a plus dans l'assiette après qu'avant manger !
Aber Wrac'h et aber Benoit offrent de bien beaux paysages au détour des sentiers tantôt de mer et tantôt de terre. La nuit tombée c'est le ballet incessant des grands rais lumineux des phares et des éclats es balises ; l'ombre est peuplée des lumières qui parlent aux marins. Le géant de l'île Vierge passe par dessus les premiers reliefs et porte loin, très loin au large en mer comme à terre.
L'abord est inhospitalier, la roche traîtresse couverte par la marée découvre ses arètes avec le reflux et les courants furieux les éclaboussent de grandes gerbes blanches.
Catastrophe d'hier parmi d'autres, le naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978, a laissé des traces ! et son ancre aux ailes cassées repose piteusement ses 20 tonnes d'acier sur le quai de Portsall.
La pause de Lanildut fait découvrir la pêche miraculeuse des algues que les petits bateaux ramènent au port chargés jusqu'au ciel. Ce sont là les restes de la grande histoire des goémoniers d'antan, du temps d'avant les engrais chimiques... De la mer à la cale, du grappin à la remorque et c'est parti pour la grande aventure de la chimie qui finira dans l'assiette, la trousse de maquillage, ou ailleurs... Le granit fait aussi la solidité de la pointe et c'est des carrières toutes proches de l'aber Ildut qu'est sorti le soubassement de l'obélisque de la Concorde.
A la Pointe Saint Mathieu l'histoire laisse entrer le présent du phare et du sémaphore dans les ruines de l'abbaye dont les murs sont ouvert jusqu'au ciel. Au loin Molène et Ouessant se détachent sur l'horizon gris et les petits bateaux pêcheurs sont chahutés par les vagues, le vent et les courants à fleur des rochers. Quant au Cénotaphe, sépulture de la mémoire des marins disparus morts pour la France, sa traversée est une épreuve pour les yeux et pour l'esprit ; et au terme de la visite, si les yeux retrouvent la lumière de l'horizon, tous les portraits des disparus ressortent de l'ombre, portés dans les éclats de lumière dans les reflets des vagues.
Presqu'île dans la presqu'île, Crozon ferme la mer tranquille de la rade de Brest. Passée l'Île Longue consacrée à la gente militaire, la roulotte se niche sous les grands arbres de l'Ile du Renard, là où Il suffit d'attendre que la marée découvre les rochers et les vasières pour partir à la cueillette des huitres géantes qui s'accrochent aux rochers, certainement échappées des parcs de Penn Ar Bed tout proches dans la baie.
La pointe des Espagnols est partagée entre vestiges militaires d'hier et d'avant-hier et symptômes de l'activité soldatesque d'aujourd'hui. Il faut se réfugier dans le port de Camaret pour se retrouver bien civil entre chapelle et carcasses en ruines de vieilles embarcations.
Pas de coques à la Mer Blanche : pêche interdite ! Dommage pour la promenade au fond de la lagune découverte à marée basse et aussi pour le délicieux accompagnement des tagliatelles que les petits coquillages assurent avec un rasade de bonne crème.
La compensation est dans les rochers de Mousterlin avec le gros coefficient de la grande marée les crevettes sont au rendez-vous et l'eau bien chaude : régal assuré ! ... avec les moules plus communes, mais non moins succulentes !
Ici ou là, l'eau et le vent scultent le sable ou la roche, dessinant des formes improbables, toutes aussi belles que les arabesques des oiseaux de mer dont le ballet ponctue le mouvement des marées.
Belle Bretagne, une fin de terre qui chérit la mer.